Le son constitue un puissant vecteur de paix, de par sa capacité à rapprocher les peuples et promouvoir le bien-être et l’épanouissement à travers le dialogue. À l’occasion de la 21e édition de la Semaine du son, observée dans le monde entier, l’UNESCO a donné le coup d’envoi des célébrations du 30e anniversaire du projet des Routes des personnes mises en esclavage, qui se tiendront tout au long de l’année
L’événement d’ouverture organisé au siège de l’UNESCO à Paris le 15 janvier 2024, qui comprenait un concert unique sur les contributions musicales des Afro-descendants, a été inauguré par la Sous-directrice générale de l’UNESCO pour les sciences sociales et humaines, Gabriela Ramos, et le président et fondateur de la Semaine du son, Christian Hugonnet. Dans son introduction, Gabriela Ramos a rappelé l’héritage socio-économique des personnes mises en esclavage, qui a permis l’enrichissement et le développement des sociétés occidentales, ainsi que les dimensions liées aux droits de l’homme dans ce contexte.
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Aucun des grands genres musicaux contemporains que sont le rock, la pop, le jazz ou encore le rap, et qui nous ont accompagnés à travers les siècles, n’aurait vu le jour sans la persévérance des personnes mises en esclavage et leurs descendants.
Gabriela RamosSous-directrice générale de l’UNESCO pour les sciences sociales et humaines.
Les festivités se sont ouvertes avec un groupe afro-caribéen composé de Maë Defays, Clélya Abraham, Swaéli M’Bappé et Tilo Bertholo, qui a fait le lien entre la musique rythmique et la résilience de leurs ancêtres au cours des siècles pour leur libération.
La chanteuse lyrique Mariamielle Lamagat, originaire de Madagascar, a interprété de l’opéra et du gospel, démontrant ainsi la polyvalence des musiciens afro-descendants. Accompagné par le pianiste français André Manoukian, l’orchestre Pasdeloup a ensuite joué plusieurs variations musicales captivantes. La soirée s’est terminée par une prestation du rappeur congolais Baloji, dont les chansons dénoncent le racisme ordinaire et la peur de se réapproprier sa propre identité.
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Ce riche événement artistique a donné le ton de l’anniversaire du projet « Routes des personnes mises en esclavage », qui sera célébré par l’UNESCO et ses partenaires aux niveaux international et local tout au long de l’année. Les célébrations culmineront lors d’une cérémonie de haut niveau qui se tiendra en septembre 2024 et réunira des responsables gouvernementaux, des artistes, des ONG ainsi que des communautés impactées. Les contributions des Afro-descendants aux sociétés contemporaines continueront d’être valorisées dans ce cadre.
Dans ce contexte, la Semaine du son entre en résonance avec les axes de travail du secteur des sciences sociales et humaines de l’UNESCO qui se concentrent, entre autres, sur l’inclusion sociale, l’égalité des genres, l’antiracisme, le dialogue interculturel et l’histoire des personnes mises en esclavage.
Le projet « Routes des personnes mises en esclavage » a joué un rôle majeur pour « briser » le silence entourant l’histoire de l’esclavage, et inscrire dans la mémoire universelle cette tragédie qui a façonné le monde moderne. Il vise à contribuer à la production de connaissances innovantes, au développement de réseaux scientifiques de haut niveau et au soutien aux initiatives mémorielles sur le thème de l’esclavage, de son abolition et des résistances qu’il a suscitées.