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Fiche pédagogique - Quels liens entre patrimoine et développement durable ? - Fédération Française des Clubs pour l'UNESCO (FFCU)

Fiche pédagogique – Quels liens entre patrimoine et développement durable ?

Cette fiche vient compléter notre précédente fiche pédagogique sur la culture et le développement durable. Elle se penche sur les enjeux existants entre la notion de patrimoine et celle de développement durable. L’occasion de revenir sur la complexe notion de patrimoine…

Zoom sur les définitions

Lorsque l’on parle de « patrimoine », il y a plusieurs aspects à distinguer :

  • Patrimoine immobilier : Le patrimoine immobilier concerne les monuments, les sites archéologiques, et les constructions dont l’architecture ou la place dans le paysage présentent une valeur universelle du point de vue de l’histoire, de l’art, ou de la science.
  • Patrimoine mobilier : Le patrimoine mobilier concerne une vaste liste de biens incluant les peintures, sculptures, monnaies, divers instruments ou objets historiques, les manuscrits ou encore les objets d’ameublement de plus de cent ans d’âge.

L’UNESCO le définit comme un ensemble de : « pratiques, représentations et expressions, des connaissances et savoir-faire que les communautés et les groupes et, dans certains cas, les individus, reconnaissent comme partie intégrante de leur patrimoine culturel. Ledit patrimoine, appelé parfois « patrimoine culturel vivant », concerne les domaines suivants : les traditions et expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel. »

En somme, c’est tout un ensemble de rites et traditions qu’une population donnée considère comme étant son patrimoine. C’est donc une notion plus compliquée à appréhender car l’aspect immatériel la rend plus abstraite et subjective. Cependant, c’est une notion que l’UNESCO tend à mettre de plus en plus en avant, depuis l’adoption de la « Convention pour la sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel » de 2003. En effet, cette notion émane d’une volonté des pays du Sud de protéger et préserver leurs patrimoines spécifiques.

Pour avoir une idée plus concrète des pratiques concernées, la plateforme de l’UNESCO sur le patrimoine culturel immatériel recense et documente toute une série de patrimoines immatériels à travers le monde >>> https://ich.unesco.org/fr/listes

« Le patrimoine naturel désigne les spécificités naturelles, les formations géologiques ou de géographie physique et les zones définies qui constituent l’habitat d’espèces animales et végétales menacées, ainsi que les sites naturels qui présentent un intérêt sur le plan scientifique, dans le cadre de la conservation ou en termes de beauté naturelle. Il comprend les aires naturelles protégées privées et publiques, les zoos, les aquariums et les jardins botaniques, les habitats naturels, les écosystèmes marins, les sanctuaires, les réserves, etc. » (source : Institut de statistique de l’UNESCO, Cadre de l’UNESCO pour les statistiques culturelles, 2009; UNESCO, Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, 1972.)

Quels liens entre patrimoine et développement durable ?

Questionner la durabilité du patrimoine revient à se questionner sur les dangers qui pèsent sur celui-ci. Ils sont nombreux : instabilités politiques, crises et guerres engendrant des destructions volontaires de patrimoines (par exemple, le cas des destructions en Syrie et en Irak par les groupes terroristes, notamment dans les sites archéologiques) ; les risques écologiques (par exemple, le parc national des Everglades, aux Etats-Unis est inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril à cause de la croissance urbaine, de la pollution et des catastrophes naturelles).

D’après l’UNESCO : « Les pratiques naturelles, historiques et locales et le patrimoine culturel immatériel peuvent contribuer à atténuer les risques des catastrophes climatiques ». L’enjeu principal est donc de sensibiliser à assurer une durabilité de ce patrimoine, à questionner sa protection et sa sauvegarde. En tant que vecteur de valeurs symboliques le patrimoine peut être perçu comme un outil d’éducation aux questions de développement durable. Dans cette fiche, nous développerons donc deux aspects : le tourisme durable et les villes durables. De fait, ce sont deux thématiques qui nous semblent toucher à notre quotidien.

©Keith Ladzinski, National Geographic Creative

Le tourisme durable

Le tourisme est aujourd’hui un des secteurs les plus juteux de l’économie mondiale. Il représente en effet 9% du PIB mondial et près d’un travail sur neuf dans le monde d’après l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) en 2015. Le rapport d’étude de 2016 « World tourism in a changing Climate » de l’UNESCO, en partenariat avec le Programme pour l’Environnement des Nations-Unies (UNEP) nous met en garde sur les enjeux environnementaux et de réchauffement climatique à l’ère du tourisme de masse. C’est à la fois un facteur d’accélération des effets du réchauffement climatique du fait de la part d’émissions de CO2 qu’il représente, c’est-à-dire 8% des émissions de CO2 mondiales.

Le secteur peut également en être une victime puisque le patrimoine naturel et les sites mondiaux sont eux-mêmes vulnérables aux changements climatiques. Montée des eaux, températures de plus en plus hautes, conditions météorologiques extrêmes… sont autant d’exemples des conséquences du réchauffement climatique sur ces sites. Cela impacte fatalement le secteur touristique dans ces zones, en réduisant leur attractivité et diminuant ainsi les opportunités économiques pour les communautés locales, en plus de l’évidente perte de notre patrimoine mondial. 

L’exemple du tourisme côtier est particulièrement parlant puisqu’il est le plus important du secteur et qu’il sera aussi le plus affecté par certaines des conséquences du réchauffement climatique comme la montée des eaux, les inondations côtières, l’érosion des plages ou encore les tempêtes de plus en plus dévastatrices et les épisodes de sécheresses. Dans les Caraïbes, il suffirait d’un mètre de montée des eaux pour que 60% des stations balnéaires soient inondées et détruites. Le constat est clair : un tourisme mal géré, non contrôlé et effréné a des conséquences néfastes sur l’Héritage Mondial, sur le patrimoine mondial ainsi que les communautés locales.  

Quelle réponse face à ces problématiques ? Le tourisme durable.

L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) définit le tourisme durable comme “un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil”. Ses principes ont été définis par le Comité de développement durable du tourisme de l’OMT et sont applicables à tous types de tourisme, jusqu’au tourisme de masse. Ils sont les suivants : 

  1. Exploiter de façon optimum les ressources de l’environnement qui constituent un élément clé de la mise en valeur touristique, en préservant les processus écologiques essentiels et en aidant à sauvegarder les ressources naturelles et la biodiversité ; 
  2. Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leurs atouts culturels bâtis et vivants et leurs valeurs traditionnelles et contribuer à l’entente et à la tolérance interculturelles ; 
  3. Assurer une activité économique viable sur le long terme offrant à toutes les parties prenantes des avantages socioéconomiques équitablement répartis, notamment des emplois stables, des possibilités de bénéfices et des services sociaux pour les communautés d’accueil, et contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté.  

Il prend différentes formes comme le tourisme responsable, le tourisme équitable, le slow tourisme ou encore le tourisme solidaire : 

Les villes durables

Outre la question de la protection du patrimoine dont nous héritons, il y a la question du patrimoine que nous créons : nos villes du futur. Comment les rendre plus écologiques ? Aujourd’hui, la question des villes et de l’urbanisme durables prend une place de plus en plus importante dans la recherche. Créer des villes durables fait ainsi partie des objectifs des ODD (Objectifs de Développements Durables) : n°11 : « construire des villes et communautés durables ». Les enjeux sont multiples : matériaux utilisés, processus de construction des bâtiments, leur utilité et fonctionnalité, la question de la préservation des sols et des ressources naturelles sur lesquelles on construit, et également assurer que la qualité de l’environnement urbain qui soit agréable au quotidien.  

Par exemple, un domaine de l’architecture est ainsi dédié à l’« architecture durable ». Dans un numéro du Courrier de l’UNESCO, Changer le monde : comment s’y prennent les jeunes ? de 2011 (en lien avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, PNUE), un article est consacré à Carlos Bartesaghi Koc, jeune architecte sensible à ces questions. Il a donc cherché à mettre en œuvre des projets d’architecture durables, innovants, et apportant des solutions face au changement climatique et aux risques naturels. Cela, tout en remettant en question le fait que l’architecture est un métier qui ne profite qu’aux classes favorisées. Il explique que son parcours est marqué par sa participation à un concours international d’initiatives environnementales au cours duquel il propose un projet de régénération du bassin hydrographique de la rivière d’Arequipa, pour préserver l’activité agricoles et encourager le tourisme participatif dans les zones de culture. Son engagement se poursuit grâce à un partenariat avec une ONG locale ou également des communautés locales. Il a ainsi mis en place un « écocylindre » à usages multiple : réservoir d’eau, site d’hivernage, abri, igloo, moulin à eau, canot ou radeau…

Au-delà de cet exemple d’approche globale, la question se pose de manière sectorielle. Ainsi, l’UNESCO met en avant l’importance de l’adaptation des équipements culturels qui véhiculent des valeurs de durabilité, pérennité, résilience et qualité. Ces infrastructures renforcent l’identité culturelle et améliorent la diversité de l’espace public. Le musée des Beaux-Arts de Lille a ainsi par exemple mis en place une scénographie plus durable, début 2022, notamment par le biais des matériaux utilisés (pour en savoir plus, c’est par ici). Autre secteur sur lequel s’attarde l’UNESCO : les espaces verts publics. D’après l’organisation ces espaces permettent une ouverture aux activités culturelles, peuvent stimuler la cohésion sociale, être des lieux de rencontre et participer à un environnement de qualité.

Et pour vous, qu’est-ce que c’est la ville de demain ?

Comment nos associations peuvent s’adapter, à notre échelle, à ces questions ?

Nous vous proposons d’imaginer ce qu’est pour vous la ville de demain. Vous pouvez travailler sur ces questions au sein de votre Club. Envoyez-nous vos textes, illustrations ou autre, nous les publierons dans le prochain numéro du journal de la FFCU !

A retenir…

Le patrimoine est souvent un objet du passé. Parfois il est une cible des risques du présent (risques humains et risques environnementaux). Pour autant, il peut également être perçu comme une solution pour sensibiliser au développement durable. Un changement de perception peut intervenir : ne plus percevoir le patrimoine comme uniquement tourné vers le passé, mais également tourné vers le futur. La thématique du patrimoine telle que développée par l’UNESCO (notamment à travers la notion de « patrimoine commun de l’humanité ») est donc est un bon moyen de se questionner sur la notion de responsabilité partagée.  

Quelques perspectives :

Pistes d’action

Ici, nous voulons vous présenter les actions de notre Club « Bâtir et Développer ». Le Club propose notamment un atelier de sensibilisation au patrimoine culturel et architectural par le biais de la création de maquettes d’architecture. Ces ateliers visent à comprendre les diversités de mode de vie et les diversités de formes architecturales. Ils mélangent théorie et pratique, permettant ainsi d’en apprendre davantage sur les écomatériaux tout en faisant preuve de créativité.

Boîte à outils

Plusieurs ressources pour étayer votre approche du tourisme durable :

Pour aller plus loin…

L’UNESCO insiste sur l’importance des pratiques naturelles, des pratiques immatérielles, et de la protection du patrimoine contre le trafic illicite de biens, ce sont donc d’autres sujets intéressants à creuser :

  • Pratiques naturelles >>>
    • « La préservation du patrimoine naturel, notamment des écosystèmes liés à l’eau, des zones marines et des écosystèmes terrestres, constitue une dimension importante du patrimoine mondial et contribue directement à la durabilité environnementale. Le patrimoine culturel immatériel et les savoirs traditionnels sont aussi des composantes importantes de la gestion des écosystèmes par les communautés locales ainsi que des plans et mécanismes de sauvegarde pour la conservation du patrimoine naturel (Cible 6.6_Restauration des écosystèmes liés à l’eau, Cible 14.5_Conservation des réserves marines, Cible 15.1_Gestion des écosystèmes terrestres, Cible 13.1_Résilience aux aléas climatiques). » (source : UNESCO, Indicateur de Culture 2030)
  • Pratiques immatérielles >>>
    • « L’intégration du patrimoine culturel immatériel et des savoirs traditionnels dans les politiques et stratégies encourage le développement durable à travers une production alimentaire durable, une agriculture résiliente et la préservation des ressources naturelles (Cible 2.4_Pratiques agricoles résilientes). » (source : UNESCO, Indicateur de Culture 2030)
  • Protection de patrimoine contre le trafic illicite >>>
    • « Afin d’améliorer la gestion durable du patrimoine, les politiques et stratégies culturelles doivent lutter contre les trafics illicites et encourager la récupération des biens volés (Cible 16.4_Récupération des biens volés). » (source : UNESCO, Indicateur de Culture 2030)

Pour en savoir plus sur le tourisme durable, voici un rapport de l’UNESCO dédié au sujet : le « World Heritage and Tourism in a changing climate ».

Enfin, pour en savoir plus sur l’adaptation des infrastructures culturelles au développement durable, c’est par ici.

…Et pour découvrir un sujet connexe

Voici notre fiche pédagogique sur le matrimoine, que nous vous recommandons fortement afin d’avoir une approche critique différente de la notion de patrimoine !