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Fenêtre sur l'UNESCO #9 - Fédération Française des Clubs pour l'UNESCO (FFCU)

Fenêtre sur l’UNESCO #9

 

Mobilisation contre le racisme et les discriminations, parution du dernier Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau, commémoration de la destruction des Bouddhas de Bâmiyân, quelles ont été les actualités de l’UNESCO ces dernières semaines ? 

                

L’UNESCO réaffirme son engagement contre le racisme 

La défense et la promotion de la tolérance et de l’égalité constituent des axes majeurs des actions de l’UNESCO à travers le monde. Toutefois, la crise sanitaire, engendrée par la déferlante du COVID-19, a inévitablement contribué à exacerber les tensions déjà existantes, amplifiant ainsi les violences raciales et les discriminations systémiques à l’encontre des minorités ethniques. 

En collaboration avec la République de Corée, l’UNESCO a donc tenu le Forum mondial contre le racisme et la discrimination, le 22 mars dernier, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (21 mars). 

Adoptée le 26 octobre 1966 par l’Assemblée générale des Nations Unies en souvenir des 69 manifestants fatalement blessés par des policiers sud-africains alors qu’ils contestaient pacifiquement les lois de l’apartheid, cette Journée vise, plus largement, à sensibiliser aux problématiques des discriminations et des inégalités fondées sur l’appartenance ethnique, l’origine et/ou l’identité culturelle. 

En effet, l’essor des sociétés multiculturelles ne s’accompagne pas automatiquement d’un apaisement des tensions ni d’un climat de paix propice à la cohésion sociale ou à l’inclusion, et les situations de crises sociétales révèlent bien souvent les disparités et les conflits culturels.

Le Forum s’inscrit également dans l’Appel mondial contre le racisme, cette initiative consistant à lutter contre la prolifération d’actes ou de discours racistes incitant à la haine raciale, conformément à la résolution 40 C/81 de la Conférence générale de l’UNESCO. Au cours de ce Forum mondial, divers acteurs se sont concertés afin d’élaborer et de mettre en place des actions concrètes pour endiguer la prolifération des discriminations et des inégalités raciales dans nos sociétés. Des experts, des ONG et des représentants d’États membres ont ainsi pris la parole lors des différentes tables rondes et se sont réengagés dans la défense continuelle des droits les plus fondamentaux.

 

Débat sur l’avenir des musées

Des 95 000 musées référencés dans le monde, près de 90% ont dû fermer leurs portes pour cause sanitaire durant la pandémie, certains pourraient même ne jamais rouvrir selon le Conseil international des musées (ICOM). L’impact économique pour les musées, mais aussi social pour la population, est conséquent, c’est pourquoi il devient nécessaire pour les musées de s’unir, de s’adapter, voire de se réinventer pour survivre.

Dans cette optique, l’UNESCO a organisé le 18 mars dernier un débat en ligne intitulé « Réflexion sur l’avenir des musées ». Lazare Eloundou Assomo, Directeur de la Culture et des urgences à l’UNESCO, a ouvert les débats avec le président de l’ICOM, Alberto Garlandini, puis a donné la parole à une dizaine de directrices et directeurs de grands musées autour du globe, dont Emmanuel Kasarherou, Président du Musée du Quai Branly. Un premier panel a étudié la question « des répercussions concrètes de la crise sanitaire sur les musées » et un second s’est intéressé à « la façon dont les musées relèvent les défis du présent et préparent leur avenir » (Source : UNESCO).

Un appel à contributions de l’ICOM sur ce sujet permet de proposer des solutions potentielles.

Cette réflexion fait suite à la « recommandation de 2015 concernant la protection et la promotion des musées et des collections », qui visait, entre autres, à attirer l’attention des États membres sur l’importance de la protection des musées, en définissant leur place, ainsi que les rôles et responsabilités qui leur sont associés.

Ce texte définit le musée comme une « institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, communique et expose le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et de son environnement à des fins d’éducation, d’étude et de délectation ». Ses fonctions y sont par ailleurs détaillées, à savoir « la protection du patrimoine, la protection et la promotion de la diversité culturelle, la transmission du savoir scientifique, le développement des politiques éducatives, de l’apprentissage tout au long de la vie et de la cohésion sociale, ainsi que le développement des industries créatives et de l’économie touristique ». En quelques mots : Préservation, Recherche, Communication et Éducation.

Au niveau de la France, il y a peu de perspectives actuellement pour les musées, qui ont perdu environ 70% de leurs ressources, depuis leur fermeture le 30 octobre 2020. La ministre de la culture, Roselyne Bachelot, cherche encore un moyen pour que les musées soient en mesure de rouvrir leurs portes dans des conditions permettant de respecter les règles sanitaires. Un concert   « test » est prévu et des solutions, comme un « pass » pour accéder à certains lieux comme les musées, sont envisagées.

Le Sénat a interrogé des musées européens ayant rouvert leurs portes malgré l’épidémie. Grâce à un protocole sanitaire strict (des visites individuelles, par groupe familial ou social avec des créneaux de visite, une restriction d’une personne pour 10 m², port du masque), aucune contamination n’a été recensée. Le résultat est positif, même si l’ouverture partielle reste difficilement viable économiquement pour les musées.

 

L’UNESCO présente le Rapport mondial 2021 sur la mise en valeur des ressources en eau

L’eau est une ressource naturelle unique et non substituable qui, bien qu’indispensable à la vie, n’est pas disponible en quantité illimitée sur Terre. La gestion et l’utilisation de l’eau sont des enjeux majeurs pour l’Humanité, tant en matière de paix que de développement durable.

Dans le système onusien, l’accès à l’eau et à l’assainissement est une préoccupation majeure qui est l’objet de l’ODD 6 “Eau propre et assainissement”. De même, le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU nomme depuis 2008 un Rapporteur spécial sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement. Depuis novembre 2020, ce poste est occupé par l’espagnol Pedro Arrojo-Agudo, spécialiste de l’économie et la gestion de l’eau. 

Le 22 mars 2021, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, a été présenté le Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau. La rédaction de ce rapport est chaque année coordonnée par le Programme mondial d’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO (WWAP). Portant cette année sur «  La valorisation de l’eau  », il est l’un des plus importants rapports annuels onusiens en ce qu’il met l’accent sur les questions stratégiques mondiales entourant la gestion des ressources en eau dans le monde

Dans une partie descriptive, le rapport propose une évaluation complète de l’état général, de l’utilisation et de la gestion des ressources mondiales en eau. Dans une partie prospective, le rapport présente aux décideurs politiques des outils et des pistes d’action pour gérer et utiliser durablement les ressources en eau. 

 

Le saviez-vous ? 

Au sein des Nations Unies, l’initiative ONU-Eau est entièrement dédiée à l’étude et au suivi des ressources en eau du monde. L’eau étant essentielle à la vie, l’ONU a toujours reconnu que la collaboration entre les nombreuses parties prenantes en matière d’accès, de gestion et d’utilisation des ressources en eau est indispensable.

ONU-Eau fonctionne depuis près de vingt ans comme un facilitateur de collaboration pour répondre aux défis liés à l’eau. En ce sens, les travaux de cette initiative s’articulent autour de trois axes : orienter les politiques publiques, suivre l’évolution des ressources en eau et encourager la prise de mesures pour une gestion durable de ces ressources. 

 

Pour aller plus loin … qu’est-ce que le stress hydrique ?

La gestion durable des ressources en eau est un enjeu majeur et prioritaire pour les années à venir. Selon les Nations Unies, près de 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à des services d’approvisionnement en eau potable sûrs. D’ici 2050, la Terre comptera 2 milliards d’habitants supplémentaires et la demande en eau douce aura augmenté de 30%. 

Bien que notre Planète soit à 70% recouverte d’eau, plus de 97% de cette eau est salée et donc impropre à la consommation. Le réchauffement climatique et l’accroissement de la population mondiale entraînent une augmentation rapide et conséquente de la demande mondiale en eau douce. Ce phénomène pose de très nombreuses problématiques dont l’apparition de nouvelles zones soumises au stress hydrique et l’aggravation de certaines situations d’ores et déjà extrêmes. 

Le stress hydrique est une expression popularisée au cours des dernières années pour désigner une situation dans laquelle les humains exercent une pression démesurée sur les ressources en eau dont ils disposent. Dit autrement, dans cette situation, la demande en eau dépasse sa quantité disponible et/ou la qualité de l’eau en limite l’usage. Aujourd’hui, les Nations Unies estiment qu’une vingtaine de pays sont exposés à un risque de stress hydrique extrême. 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les situations de stress hydrique sont caractérisées lorsqu’un habitant a accès à moins de 1 700 mètres cubes d’eau par an. En dessous du seuil de 1 000 mètres cubes par personne et par an, il s’agira d’une pénurie d’eau. À titre d’exemple, en France, chaque habitant à en moyenne accès à 2 500 à 6 000 mètres cubes d’eau par an. 

 

Commémoration de la destruction des Bouddhas de Bâmiyân

Cette année l’UNESCO commémore le vingtième anniversaire de la destruction des Bouddhas de Bâmiyân. Ce triste anniversaire nous donne l’occasion de revenir sur cet événement dont l’ampleur et la violence ont été médiatisées dans le monde entier. 

Dès le milieu des années 1990, plusieurs acteurs de la communauté internationale s’inquiètent de la militarisation de la zone de Bâmiyân menaçant des sites archéologiques majeurs. En France, l’INA diffuse en 1996 un reportage mettant en avant la beauté des Bouddhas de Bâmiyân et insistant sur l’urgence d’en assurer la protection (reportage que vous pouvez retrouver ici). 

Les 8 et 9 mars 2001, le régime des Taliban au pouvoir en Afghanistan organise la destruction de deux immenses statues de Bouddhas dans les montagnes afghanes. Datées du Vème siècle et creusées à même la roche des falaises entourant la vallée de Bâmiyân sur le plateau central afghan, ces deux statues de 55 et 38 mètres de haut étaient alors au cœur d’un site archéologique bouddhiste d’une valeur inestimable. À noter que la plus petite des deux statues était l’une des seules représentations connues d’une figure féminine sous les traits d’un Bouddha. 

Attaquées aux armes automatiques puis aux explosifs, les Bouddhas ont été totalement détruits en quelques jours. Ces destructions sont intervenues dans le cadre d’une campagne massive d’incitation à la destruction de biens culturels pré-islamiques lancée par les Taliban qui soutenaient que toutes les représentations de figures humaines étaient un affront à l’islam. 

Des images de ces destructions ont été diffusées dans le monde entier, provoquant stupeur et indignation, quelques mois seulement avant les attentats du 11 septembre 2001, à partir desquels le terrorisme est devenue la première menace mondiale du XXIème siècle. Figurant parmi les plus importants crimes archéologiques du siècle, ces destructions avaient été qualifiées à l’époque de « crime contre la culture » par le secrétaire général de l’UNESCO, M.  Koïchiro Matsuura. 

Aujourd’hui, la vallée de Bâmiyân abrite toujours des vestiges archéologiques. Grottes décorées de peintures murales, statues de Bouddhas ou encore monastères et chapelles datés du IIIème au Vème siècle y témoignent encore de la présence de populations bouddhistes sur ces terres.

En savoir plus sur le paysage culturel et vestiges archéologiques de la vallée de Bâmiyân 

 

Pour aller plus loin … 

Destruction sensationnelle destinée à illustrer la puissance du régime des Taliban, cet événement revêt une importance considérable en ce qu’il a ouvert la voie à une longue série d’attaques terroristes visant le patrimoine culturel. 

De fait, si les destructions intentionnelles de patrimoine et le trafic illicite de biens culturels ne sont pas des phénomènes récents, la recrudescence du terrorisme dans le monde a marqué un véritable tournant en matière d’atteintes au patrimoine culturel.  

Après des années de débats, les menaces pour le patrimoine culturel que représentent les destructions intentionnelles menées par des groupes terroristes ont été reconnues le 24 mars 2017 avec l’adoption historique par le Conseil de Sécurité de l’ONU de la Résolution 2347 portant sur la protection du patrimoine culturel. 

De son côté, l’UNESCO œuvre depuis sa création pour la protection de la culture à travers le monde. L’agence onusienne a su faire évoluer la protection du patrimoine culturel au cours des dernières décennies pour prendre en compte l’émergence de nouvelles menaces contemporaines. Cette capacité d’adaptation est visible à travers l’élaboration de la Liste du patrimoine mondial en péril. Recensant actuellement 53 sites dans le monde, cette liste est régulièrement actualisée pour encourager leur protection renforcée. De même, l’adoption par les États membres de la Déclaration concernant la destruction intentionnelle du patrimoine culturel lors de la Conférence générale de l’UNESCO le 17 octobre 2003 en est un autre exemple.

 

Dans les semaines à venir la Fédération vous invite à garder un œil sur … 

Le 15 avril prochain, nous célébrerons la Journée mondiale de l’art, proclamée en 2019 lors de la 40e session de la Conférence générale de l’UNESCO.   L’art « nourrit la créativité, l’innovation et la diversité culturelle pour tous les peuples du monde et joue un rôle important dans le partage des connaissances et l’encouragement de la curiosité et du dialogue » (Source : UNESCO ). L’UNESCO invite chacun.e à « participer par des activités telles que des débats, des conférences, des ateliers, des manifestations culturelles, des présentations ou des expositions » (Source : UNESCO ).